vendredi 8 mars 2013

Ligné ou la voix des pierres - Monique Guérin Simonnaud

C'est avec un choix un peu original que je débute les critiques sur ce blog. Un peu original, car ce n'est pas un livre que vous trouverez sur Amazon, ou dans toutes les librairies. C'est un livre de terroir, implanté dans la Charente profonde. Mais le sujet me touche, puisque j'ai vécu dans cet endroit pendant plusieurs mois. Et si mes souvenirs n'y sont pas tous heureux, c'est tout de même une bonne période de ma vie.

Mais ça implique que j'avais un lien tout particulier avec cette histoire. La mention de certains lieux m'a rendue nostalgique, et ça a joué dans mon appréciation de ce roman. Du coup, cette critique sera sans doute plus brève que celles que je ferai par la suite, mais elle me tenait tout de même à cœur.

Le livre.


Titre : Ligné ou la voix des pierres
Auteur : Monique Guérin Simonnaud
Éditeur : Pays et Terroirs
ISBN : 978-2-7516-0271-9
Prix : 20€
Pages : 185

L'histoire, vue par son auteur.


Tout est faux dans ce récit, et tout est vrai… Faux, car mes personnages sont de pure invention. Vrai, car ce sont des prototypes, dont les incarnations furent sans doute innombrables. Mais le personnage principal, quant à lui, est bien vivant : c'est Ligné, mon village natal. Tel qu'il s'est imposé à moi durant mon enfance, tel qu'il m'a soufflé à l'oreille sa vérité de pierre.
Mon père a beaucoup aimé Ligné. Il a beaucoup rêvé sur le prieuré, l'église, et surtout le cimetière sur lequel s'ouvraient les fenêtres de l'école où enseignait ma mère. Dans ce cimetière s'entassaient pêle-mêle caveaux récents et pierres tombales anciennes, gravées ou non de croix, de rosaces et d'autre signes.
Personne, à ce jour, ne peut affirmer avec certitude qui est enterré dans cet enclos. Ici, des hommes ont vécu, qui dorment sous les pierres…
J'ai voulu installer en ces lieux des présences, de la vie, des chants et des amours. J'ai voulu une histoire si simple qu'on peut se demander s'il y a vraiment une histoire. Un ballet de figurines connues de tous : l'aveugle, le pèlerin, le moine, la guérisseuse. Les visages de notre passé, sculptés dans la chair du temps, présents dans nos gènes, reconnaissables aux détours des venelles de nos mémoires.

Mon avis.


L'histoire commence le 14 janvier 1293. Mais il y a des bonds en avant, des retours en arrière, qui rendent le récit vivant. On suit les pensées d'une vieille femme qui s'égare et qui songe à sa fille adoptive, Alix. Cette dernière, comme les autres personnages, est vraiment attendrissante. Les protagonistes font la force de ce récit : même s'ils partent d'un archétype, ils sont réfléchis et on se sent proche d'eux. Chacun est touchant à sa manière. Lorsqu'on lit cette histoire, on se sent invité dans le village, on en fait presque partie. On est assis au coin du feu, on écoute Alix et Renaud chanter.

La style d'écriture est agréable, presque poétique. Les choses sont présentées de manière plaisante. On a envie de se rendre à Ligné et d'arpenter les rues, de guetter les différents lieux mentionnés et pourquoi pas, au détour d'une rue, entrapercevoir l'un des personnages du récit ! D'autant plus que chaque chapitre commence par une photographie, qui aide à se projeter en Charente. Photographies dont certaines présentaient des lieux qui m'étaient familier. Comme je vous le disais plus haut, la nostalgie a joué dans mon appréciation de cette histoire. Mais elle est loin d'être la seule chose qui me l'a fait aimer.

En résumé, ce roman est une bouffée de fraicheur. Très différent de ce que j'ai l'habitude de lire, rentrant plutôt dans la catégorie de ce que j'évite en général, j'ai été très agréablement surprise.

Si en jour vous avez l'occasion de le lire, n'hésitez pas, c'est un bon choix.

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